Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/130

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Et la pierre serait rude,
L’air parfumé.


Or, sur le mur,
— Ainsi qu’il vint du ciel —
Je tracerais, de main très sûre, Michel,
En effigie,
Michel l’archange :
Ame forte des secrètes énergies.
Le trait dirait, selon sa courbe pure :
Michel, quand tu t’es levé sur l’abîme,
Avec ta lance d’or et tes yeux de soleil,
Quelle ire t’étreignit et quel fut donc le crime
Qui te fit te voiler de tes ailes vermeilles
Avant l’essor soudain de leur vaste envergure
Qui passa comme un météore sur les soleils,
Et, sur la nuit, comme un vol de cygne ? »

Le tracé amoureux des lignes
Dirait encore, comme un poème :
« Bouche belle comme la voix des séraphins,
Lèvres pures et chastes que Dieu fit d’un baiser,
Quel fut le blasphème suprême