Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/131

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Qui t’a meurtrie d’un cri et qui vous a plissées
D’une ride de dédain ?

« A-t-il paré son orgueil muet
De la rumeur de Dieu ?
Tut-il l’ombre de sa clarté ?
Qu’importe : tu es radieux !
La lutte t’arme d’une beauté
Qui rachète le crime sans nom ;
Je me lève à ton côté,
Dans l’ombre de ton pennon ;
Qu’importent les hontes resurgies
Comme les herbes quand le vent a passé ?
Tu enivres ma pensée,
Archange des énergies :
La beauté est en soi et sans but
Que soi-même, éternellement,
Comme le fruit de l’amour est lui-même ;
Et la joie qu’en soi l’on porte
Est telle qu’elle est seule au monde ;
O cloîtres, que s’écroulent vos portes !
La solitude est en nous.
Au fond de la vie profonde,
La solitude infinie