Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/45

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A mettre mon avoir en sûreté
Peut-être aussi à le doubler encore,
Car j’étais né marchand en vérité,
Ainsi je décidai de mon départ
Et fis appareiller pour Cyrnos et le Nord ;
Seule entre mes esclaves
Julie fut emmenée à bord.

Mon père, je te dirai toute mon âme :
Sans doute en Elle j’ai aimé la femme,
Car sa beauté discrète et sa pudeur
Avaient troublé ma pensée et mon cœur,
Mais c’est ma pensée qui l’a mieux aimée
Et que j’aie bien ou mal agi,
Je le jure devant Christ, son Dieu,
Si je l’ai désirée,
Ce pur amour fut tel qu’elle n’a pas rougi
De s’y mirer.

Que je te dise, aussi :
A Carthage donc,
Devant le seuil intérieur,
D’un geste grave et sage