Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/46

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Elle éventait la braise
Et parait mes repas de mets meilleurs
Et j’en fus aise ;
C’est ainsi que la remarquant d’abord
Je sus d’une autre esclave qu’elle mangeait à peine,
Jeûnant devant le plat qui la tentait,
Et comme je l’en plaisantais,
Je vis que sa beauté était hautaine
Et pliait à des besognes serviles
Sa grâce patricienne
Et, devinant son origine,
Je songeai dès ce jour à faire d’elle ma femme.

Et voici donc son âme près de la mienne.

Et comme je lui parle très doucement,
Gauche et détournant le regard, presque interdit,
Elle se rassure ;
En sentant mon amour l’envelopper d’un voile
Et mon émoi la ceindre d’une armure
Elle sut sa force ;
Or pensant m’amener au Christ en souriant
Elle sourit
Entre ses tresses torses