Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/47

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De ses clairs yeux d’étoiles
Non du sourire des autres filles
— 1{pseur de honte, aveu léger —
Non, de la clarté sortait de ses yeux
De cette joie qui brille
Entre les doigts rosés d’une aube ennuagée…
Et moi, je l’aimai mieux
De jour en jour
De quelque doux, lointain et triste amour.

Les départs étaient épiés ;
Nous partîmes à nuit close et sans fanal
Et quand nous fûmes au large saufs de mal
Voguant vers cette Corse,
Elle s’endormit confiante, à bout de forces,
Contre mes pieds ;
Comme les vagues lentes de la nuit d’été
Sa gorge s’enflait d’un long souffle égal
Et moi, penché sur sa beauté,
Je songeais dans cette aube déjà pâle
Aux choses dont sa vie fut faite :
te père archonte d’Adrumète,
L’ombre embaumée des colonnades patriales,