Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/53

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Ecoute,
Nous n’avions qu’une coupe,
Et, saluant Cybèle,
Je l’épuisai à chaque fois
Et la lui passai vide
Sans qu’une goutte fît sa lèvre humide,
Sans qu’on pût soupçonner
Ma ruse et son émoi
(Dieu nous a pardonné)
Ni que son geste d’y puiser fût feint
Et que je la sauvais du sacrilège
D’une libation entre païens.

Mais Dieu tendait son piège
Que nul n’évite :
M boire pour deux la tète tourne vite ;
Or ivre, maintenant, j’oubliais le danger,
Amoureux d’Elle,
Tout glorieux devant ces étrangers
De sa beauté de fleur
— Tou qu’un rôle assumé leurre
Et fait qu’il vit son jeu —
J’en étais amoureux,
J’en étais vain,