Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/56

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La prépare à l’éclat pensif et concentré Dont Diane ornera, tantôt, son front cendré. Laisse ; la rime alterne avec soi-même ; écoute Le chant dont chaque note a l’éclat de la goutte Enflammée et qui choit de quelque étoile en pleurs; N’est-ce pas qu’on perçoit, entre mille rumeurs, Maintenant, le discours que se tient à soi-même Le sang vertigineux qui nourrit le poème, Montant et descendant, du coeur vers le cerveau, Embrasant la Pensée à quelque amour nouveau, Cependant que l’Amour, aux choses enlisé, S’en dégage, et fleurit, spiritualisé ? Ainsi coule pour toi, sous un nom identique, Le ruisseau dont s’entend, d’ici, la voix gothique Et qui luit, là-bas, en les saules, et rit De s’appeler la Bièvre et de t’en voir surpris ! Or tout est tel : quelque réplique correspond, De même que la rime à la rime répond, A toute forme et, même, à la hideuse goule Des charniers où ton crâne épouvantable roule,