Page:Viguier - De l’encastelure.djvu/12

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leuses, n’étant plus en rapport direct avec les parties vives, cesse de s’imprégner des liquides que celles-ci laissent incessamment transsuder. De là, dessèchement, dureté de la corne, et son retrait dans le diamètre latéral, surtout vers les régions postérieures.

Un cheval restant dix à douze mois en stabulation, sans que le maréchal raccourcisse ses pieds, deviendra infailliblement encastelé. À ce sujet, je citerai l’observation suivante, due à M. H. Bouley : « Le hasard nous a mis à même de constater cette curieuse transformation sur un cheval, méchant au point d’être inabordable, qui, ayant donné lieu à une contestation judiciaire, à cause de sa méchanceté même, resta douze mois en fourrière, dans une auberge, sans sortir une seule fois de sa stalle, et sans que, une seule fois, ses pieds aient été ferrés par le maréchal. Au bout de ce long temps, il fut sacrifié, et ses sabots antérieurs, recueillis par nous, ont été déposés dans le cabinet des collections de l’école d’Alfort, comme type de sabots encastelés, car leurs talons étaient tellement resserrés, que l’un des arcs-boutants chevauchait sur l’autre ; et cependant, notons-le bien, le cheval dont il s’agit ici était d’une race commune, propre au gros trait, et il avait des pieds très régulièrement conformés lorsqu’on l’attacha dans la stalle où il resta confiné pendant douze mois consécutifs. »

Je connais bon nombre de propriétaires qui font renouveler la ferrure seulement tous les trois ou quatre mois ; or, la pousse de l’ongle étant de un centimètre environ par mois, leurs animaux subissent les fâcheuses conséquences d’une longueur exagérée de cet organe.

Dans d’autres circonstances, au lieu de chercher à imiter la nature dans l’action de parer les pieds, les maréchaux détruisent, avec leurs instruments, les arcs-boutants, les