Page:Villiers de L'Isle-Adam - Contes cruels.djvu/74

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des roses ! — L’appareil de l’éminent physicien fabrique la Gloire.

Elle en fournit. Elle en fait naître, d’une façon organique et inévitable. Elle vous en couvre ! n’en voulût-on pas avoir : l’on veut s’enfuir, et cela vous poursuit.

Bref, la Machine-Bottom est, spécialement, destinée à satisfaire ces personnes de l’un ou l’autre sexe, dites Auteurs dramatiques, qui, privées à leur naissance (par une fatalité inconcevable !) de cette faculté, désormais insignifiante, que les derniers littérateurs s’obstinent encore à flétrir du nom de Génie, sont néanmoins jalouses de s’offrir, contre espèces, les myrtes d’un Shakespeare, les acanthes d’un Scribe, les palmes d’un Gœthe et les lauriers d’un Molière. Quel homme, ce Bottom ! Jugeons-en par l’analyse, par la froide analyse de son procédé, — au double point de vue abstrait et concret.

Trois questions se dressent a priori :

1o Qu’est-ce que la Gloire ?

2o Entre une machine (moyen physique) et la Gloire (but intellectuel) peut-il être déterminé un point commun formant leur unité ?

3o Quel est ce moyen terme ?

Ces questions résolues, nous passerons à la description du Mécanisme sublime qui les enveloppe d’une solution définitive.

Commençons.

1o Qu’est-ce que la Gloire ?

Si vous adressez pareille question à l’un de ces