Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il vous reste la vue de ce vaste ciel intact et pur…

— Un ciel intact et pur… où se croisent, toute la journée, des essaims de ballons pleins de messieurs éclairés… ce n’est plus un ciel… naturel, cher étranger !

— Mais… la nuit, à la clarté des astres, au chant du rossignol, vous pouvez oublier…

— C’est que, murmura Daphnis, d’interminables rais électriques, partis du polygone, traversent l’ombre de leurs immenses balais de brouillard clair : cela modifie, à chaque instant, la clarté des étoiles et frelate la belle lueur lunaire sur le bois !… La nuit n’est plus… naturelle.

— Quant aux rossignols, soupira Chloë, les sifflets continuels des trains de Melun les ont épouvantés ; ils ne chantent plus, bel étranger !

— Oh ! jeunes gens ! s’écria M. C**, vous êtes, aussi bien… pointilleux ! — Si vous aimez tant le Naturel, que ne vous êtes-vous