Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’air de la chambre, qu’assainissait, toutefois, un bon feu clair. La causerie, assez joyeuse d’abord, s’était aggravée aux approches de minuit. L’on agitait, maintenant, d’abstraites questions d’art, d’ « esthétique » ; Alexis les écoutait, distraitement, laissant dire, étant persuadé que les artistes qui prennent le pli des théories ne se destinent qu’à vieillir, évités, en balbutiant, pour tout bien, des critiques au moins négligeables. (Il dédaignait, comme chose inutile, même de le dire, attendu qu’il faut de la poussière sur les routes, — Bref, qu’au fond, chacun ne fait que ce qu’il doit faire, et ne trouve que ce qu’il a réellement cherché).

Des bougies, sur la cheminée, éclairaient la pièce. On entrevoyait, contre le chevet du lit, une petite porte, sans doute condamnée depuis longtemps… Presque toutes les chambres d’hôtel ont de ces communications. Celle-ci venait de s’entre-bâiller toute seule depuis quelques instants ; la targette rouillée