Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/183

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Là-bas deux surveillants le réintégrèrent dans la prison. — Je m’enfuis.



Je dus m’aliter quelques jours à l’hôtel, — cet entretien m’ayant très fortement impressionné.

De retour à Paris, ce 27 janvier 1889, que vois-je sur tous les murs ? Les affiches électorales du citoyen Pied ! Son évasion officielle !… Ah ! comme il fait valoir ses titres ! Quelles géniales fautes de français ! Son triomphe est assuré. — Et cette image où, dans une barque, sous le feu des batteries d’un fort lointain, le voici voguant vers un soleil levant au ras des flots, ayant derrière lui deux femmes en tuniques blanches, l’une couronnée d’épis, l’autre tenant un glaive ! — Je cours bien vite aux urnes voter pour lui, talonné de près, je l’espère, par ceux les plus éclairés de mes lecteurs. Me Pied n’a-t-il pas, sur tous les Honorables