Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/189

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circonstances dont il est convenu que les sots seuls négligent de profiter ; tout le monde l’estimait donc, de l’estime actuelle.

Au moral, il avait les idées françaises d’aujourd’hui, les idées ayant cours, — excepté en quelques négligeables esprits. Ses convictions se résumaient en celles-ci :

1o Qu’en fait de religions, tous les cultes imaginables ayant eu leurs fervents et leurs martyrs, le Christianisme, en ses nuances diverses, ne devait plus être considéré que comme un mode analogue de cette « mysticité » qui s’efface d’elle-même — brume traversée par le soleil levant de la Science.

2o Qu’en fait de politique, le régime royal, en France (et ailleurs), ayant fait son temps, s’annule également, de soi-même.

3o Qu’en fait de morale pratique, il faut, tout bonnement, se laisser vivre selon les règles salubres de l’honnêteté (ceci autant que possible), — sans être hostile au Bien, c’est-à-dire au Progrès.