Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/220

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buait l’air nouvellement soucieux de son fils aux seules approches du moment de la conscription — ce qui entrait pour une part, aussi, dans la vérité. — L’ancien sergent lui donnait, à souper, des conseils pour réussir au régiment.



Le primitif Guilhem aimait donc avec ferveur, avec foi — sans remarquer qu’Yvaine, étant seulement très jolie, mais sans une lueur de beauté, ne pouvait être qu’incapable de sentiments bien solides.

Amoureuse, peut-être ; amante, sa nature s’y refusait. Certes, elle se fût peu défendue, s’il eût voulu, d’avance, en obtenir des privautés conjugales plus sérieuses que des baisers et des étreintes ; mais, en ce croyant, une sorte d’effroi de ternir sa fiancée maîtrisait la fièvre des désirs, l’emportement de la passion, de tels entraînements, trop ou-