Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/273

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Il lui subordonne même celui de sa pseudo-république ; — or, qui sommes-nous ? Ceux-là sous le régime desquels tous, ont à gagner le plus. — Il ne s’agit que de le faire comprendre et le reste s’ensuivra, d’une marche lente et sûre. La splendeur du résultat ne peut sortir que de tels commencements. — Prophète en retard, de trop grands sentiments, vous dis-je, ne sont plus de mode.

le duc. — Je ne savais pas que viendrait un temps, où, selon vous, il s’en trouverait de trop grands pour l’âme d’un roi de France… et des Français… — Les grands sentiments, chevalier ! mais ils ne furent jamais à la mode ! Ils furent toujours le partage exclusif d’un très petit nombre d’hommes, illustrés par l’envieux sarcasme des autres. De là l’Histoire, sans quoi nul n’eût pris la peine d’enregistrer des banalités. La niaiserie ni la froideur en vogue d’aucun siècle ne sauraient les empêcher jamais de se produire.