Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bout sur les rochers, dans la nuit, tenant à la main les roses vaines.

Aussi, ajoutai-je après réflexions suffisantes, préférons, en homme sérieux, quelques flacons de champagne à quelques gorgées d’océan. Les roses sont des fleurs convenues : elles me seraient indifférentes sans leur beauté actuelle qu’elles doivent, en grande partie, à la pâleur de la main qui jette son ombre sur elles : le vent est plus raisonnable que moi : quant aux rêves, il faudra que j’apprenne à fumer des cigarettes.

Avant de continuer, madame, je dois au profond respect et à la grande sympathie que vous commandez, de vous dire que, partagé entre la crainte de paraître (mille pardons !) un homme « amoureux » (autant dire un bateleur) et la crainte de m’exprimer trop froidement, ce qui serait de l’inconvenance, je suis gêné dans le tour de cette lettre. En deux mots, j’ai formé, par