Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/69

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légers, sur un guéridon, — sans cesser, pour cela, d’attiser, de ses aspirantes lèvres, le feu d’une cigarette russe — que maintenait, annelée au petit doigt gauche, une fine pince de vermeil. — Sourieuse, aussi, parfois, des propos tièdes que — par sursauts et comme lanciné de discrets transports, — venait lui susurrer à l’oreille (en se penchant sur le perlé des épaules) l’invité oisif, — elle daignait répondre, monosyllabiquement.

Ensuite, c’était encore le silence, à peine troublé par le bruissement des cartes, de l’or poussé, des jetons de nacre et des billets, sur le tapis.

L’air, le mobilier, les étoffes, sentaient un peu le fade : une fluence de veloutines, l’âcre du tabac d’Orient, l’ébène des vastes miroirs, le vague des bougies, une idée d’iris.



Le joueur en soutane de drap fin, l’abbé Tussert, n’était autre que l’un de ces diacres