Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Brusque, elle lui avait dit souvent, en ces instants-là :

— Tu sais, Geoffroy, s’il me plaisait, je pourrais te quitter ? — même sans te prévenir, d’une heure à l’autre. — Avec mon diamant, je suis libre : j’aurais le temps, là-bas, de choisir, entre les plus riches, un amant de mon goût. Oui, si je voulais, dès ce soir, — tiens, tu serais seul. Plus de Simone. — Eh bien ?… quoi ! cela ne t’irrite pas davantage ?… Merci !

Ses yeux brillaient ; on eût dit qu’elle attendait une parole, un acte, que M. de Guerl ne savait pas trouver. Les réponses étonnées du jeune homme étaient reçues de Simone avec des détours de tête, une moue, — un léger haussement d’épaules, même, depuis peu. — Aux : « — Que te prend-il, chère Simone ?… » elle répondait, grave, en regardant le vague : — « Tu verras, toi, qu’avec toute ta bonne éducation, tu seras cause de ma mort. — Mais… qu’as-tu