Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/20

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en une paire de gantelets d’acier armorié, provenue de quelque armure du Moyen âge, (gantelets dont il s’était rendu l’heureux acquéreur au prix de trente-huit beaux sols, — une folie ! — chez un marchand de passé). Cela fait, il ceignait son vaste chapeau moderne, soufflait la lampe, descendait, et, la clef de sa demeure une fois en poche, s’acheminait, à la bourgeoise, vers la lisière du parc abandonné.

Bientôt, voici qu’il s’aventurait, par les sentiers sombres, vers la retraite de ses chanteurs préférés — vers l’étang dont l’eau peu profonde, et bien sondée en tous endroits, ne lui dépassait pas la ceinture. Et, sous les voûtes de feuillée qui en avoisinaient les atterrages, il assourdissait son pas, au tâter des branches mortes.

Arrivé tout au bord de l’étang, c’était lentement, bien lentement — et sans nul bruit !