Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/205

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dans toutes leurs actions, dans toutes leurs pensées, les plus oubliées, et cela d’une manière inexprimable à la langue des vivants. — La vraie question n’est donc pas de savoir si « l’âme est immortelle », puisque c’est d’une évidence qui ne se prouve pas plus qu’aucune autre. La question est de savoir de quelle nature peut être cette immortalité et si nous pouvons, d’ici-bas, influer sur elle.

— Alors, m’écriai-je complètement ahuri par ce flot de paroles incohérentes et saugrenues, vous croyez — (je me sentis rougir de ma phrase !) — vous croyez réellement à une certaine « matérialité » de l’âme ?

— Je crois, du moins, — en dehors de tous vains sophismes dialectiques — répondit Lenoir, — que, par exemple, la force de Suggestions que peut exercer, — du fond de la ténèbre, — un défunt vindicatif sur un être vivant qui lui fut familier, — (auquel,