Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

déclaré ne pouvoir être ni la basse, ni le baryton, ni le trial, ni des laruettes, — mais bien, étant du plus élevé des timbres, la tyrolienne ?

— Vous ne vous êtes pas souvenu de moi pendant la vie ? disait la Voix.

— Excusez-moi, Seigneur ! — protesta Bonhomet qui, cette fois, n’eut plus aucun doute sur la qualité de son interlocuteur : mais… je n’ai jamais eu la mémoire des noms.

— Vous avez supplicié des pauvres, parce que la seule vue de leur misère offensait votre mollesse.

— Seigneur ! n’avez-vous pas dit qu’il faut rendre le bien pour le mal ? Cela ne m’a pas semblé suffisant ; les pauvres, par leur mauvaise éducation, mirent, effectivement, maintes fois à l’épreuve ma délicatesse. Aussi leur ai-je rendu le mieux pour le mal.