Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/182

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gue exacte ce menaçant verbiage, il ne signifiera pas autre chose que ceci :

L’eau-forte « de chez l’épicier » n’est qu’une ironie : l’eau-forte s’appelant, en réalité, de l’acide nitrique — ou azotique.

En se combinant, le cuivre et l’acide produisent des vapeurs qui, recueillies et à peu près solubles dans l’eau, transmuent cette eau en peroxyde d’azote, autrement dit en acide hypoazotique.

Or, la propriété de l’acide hypoazotique mis en relation, par un choc subit et inflammant, avec le pétrole léger ou telle autre essence de pétrole, est de se comporter comme les poudres brisantes les plus violentes, de se décomposer, en un mot, avec une détonation très forte ; — et de projeter puissamment les obstacles qui s’opposent à l’expansion totale des énormes volumes de gaz qu’engendre son explosion.

L’on peut même ajouter que cette panclastite, — qui est, ce nous semble, quelque chose comme celle inventée par M. Turpin, — serait supérieure en puissance, et de beaucoup même, à la nitroglycérine pure.

En effet, voici la formule de décomposition de la nitroglycérine pure — au moment, enfin, de son explosion[1] :

C6H2 {Az O5H O}3 = 6CO2 + 2HO + 3HO + 3Az + O
En poids, 227 = 132 + 18 + 27 + 42 + 8 = 227
  1. M. Berthelot simplifie par : + 5HO ; — mais la succession 2HO + 3HO devait être évidemment observée, ici, pour le bon ensemble du présent calcul