Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/309

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secouées jusqu’à en être endommagées par un pouvoir extra-humain » ; — et l’on ajoute que « des plumes ou des crayons tracent tout seuls des lignes présentant un sens ; — que des ressemblances de défunts apparaissent. »

À ceci nous répondons :

— Que ces coups se produisent seulement sur la membrane tendue d’un phonautographe ! — Que ce pendule, en sa gaine de verre, soit seulement mis en vibration ! — Que cette plume, que je tiens, rature seulement, sur ce bureau, l’un seul des mots que je viens d’écrire !… Quant aux « apparitions » nous avons des instruments qui mesurent l’éclair : qu’une seule d’entre elles passe, pendant la durée d’un 120e de seconde seulement devant la lentille de l’un de ces instruments !

Enfin, l’on nous parle de « manifestations d’une puissance équivalente à des milliers de kilogrammes, et qui se produisent sans cause connue. »

— Eh bien, l’homme de science, qui croit fermement à la conservation de la force, demande que ces manifestations se répètent dans son laboratoire, où il pourra les peser, les mesurer, et les soumettre à des essais catégoriques. Et, pour conclure, quelle que soit l’estime où l’on puisse tenir les témoins de faits provoqués, nous dit-on, par la seule présence d’individus « exceptionnels » appelés médiums, quelque intègres, charmants, chevaleresques, que soient ou puissent être ces médiums, eux-mêmes, nous ne pensons pas que cela doive, rigoureusement, amener qui que ce soit à une somme