Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/310

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de confiance suffisante pour accepter ainsi, sans analyse ni contrôle méthodiques, la réalité de phénomènes qui commencent par démentir les notions les plus élémentaires de la Science moderne, entre autres celle de l’universelle et invariable loi de la gravitation. »

Voilà, certes, le langage d’un homme sérieux — et, ce défi jeté, la cause semblait jugée.


À quelques mois de ce verdict, le Comité de Recherches des Sciences, à Londres, fut mis en émoi par une note brève, émanant de William Crookes, qui, sans commentaires, le convoquait au contrôle « d’expériences médianimiques dignes d’attention ».

Il se trouvait que, presque en ce même temps (le sanglant hiver de 1870), des praticiens, délégués, en quelque sorte, par toutes les nationalités de l’Europe, entre-croisaient, dans les revues des sciences, les affirmations les plus étranges, — déclarant que leurs essais particuliers sur la réalité du fluide médianimique amenaient chaque jour des résultats « inattendus ». Dans la longue liste des savants, figurent, on doit le constater, des noms d’une certaine importance. La Faculté de Pétersbourg, par exemple, est représentée par l’un de ses plus éminents professeurs de chimie, M. Boutlerow ; — l’Académie des sciences expérimentales de Genève, par le professeur Thury ; — les États-Unis, par le docteur Robert Hare, professeur de chimie à l’Université de Pennsylvanie, etc.,