Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/317

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de toute nation qui se sont adjoints au sévère contrôle de nos expériences ont conclu avec moi : « Nous ne disons pas, encore une fois, que cela est vraisemblable ; nous disons que cela est. »

Au lieu de nier, de douter ou de croire au hasard, ce qui est tout un, — et de s’imaginer que nous sommes capables d’avoir perdu notre temps à contrôler des tours d’escamoteurs (comme si cette niaiserie était possible), donnez-vous plutôt la peine d’examiner, d’abord, comme notre incrédulité primitive s’est, au moins, soumise à le faire. — Montrez-nous, par une critique sévère, ce qu’il faut regarder comme des erreurs dans nos examens ; spécifiez-les et suggérez ensuite, si vous le pouvez, des moyens de contrôle plus concluants. Imaginez des ensembles de difficultés plus insurmontables et plus subtiles que celles où nous avons placé les médiums, — à leur insu ! Mais ne venez pas, à la hâte, traiter nos sens de témoins menteurs ou aisément abusés, ni taxer nos esprits d’une démence (qu’entre parenthèses nous aurions, seuls, qualité pour constater dans les vôtres), parce que les faits témoignent contre vos idées préconçues, comme, autrefois, le furent les nôtres. Il est difficile d’être plus sceptiques ou plus positifs que nous en matière d’examen expérimental : si vous vous faites une supériorité de votre ignorance ou de votre savoir d’amateurs, à quoi l’homme devra-t-il s’en tenir ? Nous soutenons que tout masque de suffisance ou de bonhomie disparaît de la face humaine devant