Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/318

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certains phénomènes effectués par des médiums réels en nos laboratoires et que les plus railleurs deviennent, alors, pareils à ces malins villageois qui, dans les fêtes foraines, après s’être bien moqués, en clignant de l’œil, d’un appareil de Rhümkorff, par exemple, changent instantanément de visage dès qu’ils en ont seulement effleuré les fils. — Pour le surplus, rejeter, à l’étourdie, les témoignages d’hommes à qui l’on a déféré des faits pour les contrôler et en connaître, revient à ne tenir compte d’aucun témoignage humain quel qu’il soit, car il n’est point de faits dans l’Histoire sacrée ou profane, ni dans les annales de la Science, qui s’appuient sur des preuves plus permanentes et plus imposantes que celles qui nous ont — je ne dirai pas convaincus, mais — confondus. Osez donc, alors, venir justifier de la supériorité de vos sens et de votre scepticisme sur les nôtres — et que ces oiseuses controverses finissent !

Donc :

1º Les résultats de nos longues et patientes investigations paraissent établir, sans conteste, l’existence d’une nouvelle force liée à l’organisme humain et que l’on peut appeler Force psychique.

2º Tout homme serait plus ou moins doué de cette force secrète, d’une intensité variable, pouvant être développée, et, par suite, agir, soit à volonté, soit pendant son sommeil, soit contre son gré, soit à son insu, sans le secours d’aucuns mouvements, ni de communications physiques, sur de