Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/48

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Tel autre, criant un adieu rauque, se fût enfui ? Trois mois après, les gazettes eussent relaté sa mort « glorieuse » en Chine ou chez les Hovas ; l’enfant, laissé en détresse, fût rentré dans les limbes ; et la Basquaise, entretenue dans quelque ville, eût, sans doute, levé les épaules à cette nouvelle lointaine qu’elle était veuve, — et, tout bas, eût traité le défunt d’imbécile.

Tels eussent été les résultats d’une austérité trop rigide. Aujourd’hui, Pier et son Ardiane s’adorent, et, — moins l’ombre du secret qu’ils gardent et qui les unit à jamais, — certes, ils paraissent des heureux !… Il a su repêcher sa croix, qu’il a bien gagnée d’ailleurs, et qu’il porte.

Enfin, si l’on songe à ce que l’Humanité admire, estime ou approuve, ce dénouement-là, pour tout esprit sérieux et sincère, n’est-il pas le plus… plausible ?