Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écart du régime qu’il suit contre sa tendance au phantasme.

Mais l’honorable leader n’a pas oublié sa nuit lamentable.

Il y a quatre ans, environ, comme il se trouvait dans un salon neutre, au milieu d’un groupe où l’on commentait les doléances de certains journaux sur le décès d’un royal exilé, l’un des membres de l’extrême-droite prononça tout à coup les excessives paroles suivantes — car tout se sait ! — en regardant au blanc des yeux l’ex-maire de la localité du centre :

— « Messieurs, croyez-moi ; les rois, même défunts, ont une manière… parfois bien dédaigneuse… de châtier les farceurs qui osent s’octroyer l’hypocrite jouissance de les plaindre ! »

À ces mots, l’honorable M. Redoux, en homme éclairé, sourit — et changea la conversation.