Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/139

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ciatures, aux soirées officielles des consulats ou plutôt des préfectures d’Autriche et aux bals flamboyants des ambassades de France, d’Angleterre et d’Espagne ; bien que l’accueil dont on l’y acceptât n’eût jamais donné lieu de soupçonner des liens de plus intime déférence que celle due à son rang ou à ses prestiges personnels, elle aurait presque infailliblement prédit le jour ou tel décret serait signé par un pontife, un parlement, une reine ou un empereur.

Que se proposait-elle d’atteindre ?… Que voulait-elle amener ?… Que lui importaient ces manœuvres, à elle, dont les habitudes et les goûts étranges mettaient l’existence en dehors de toute lutte sociale ?… À elle qui ne ressentait aucun désir d’augmenter sa position ni d’être utile à celui-ci ou celui-là ?… Aucune patriotique illusion ?… À quoi bon cette trame permanente, souterraine, qu’elle tissait froidement depuis trois ou quatre années ?… C’était impénétrable.

Toujours est-il que son plan, quel qu’il fût, restait, à cause de ces manières d’agir, enveloppé de ténèbres et d’inattention.