Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/226

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ronnes glorieuses ! À lui puissance, amour, jeunesse et tressaillements éperdus ! À lui la plus large part au soleil des vivants ! À moi la contemplation paisible de toutes les beautés qu’il verra, — qu’il se créera, dans ces choses, puisque je consens à regarder la vie par ses yeux pendant quelques moments !

Alors, quand ce premier et inévitable cercle de la Forme sera passé, quand je serai sûre de l’avoir fait monter les degrés du monde surnaturel et que les paroles que je prononcerai, n’ayant pour lui d’autre sens que le sens de leur expression, ne se changeront pas de mille manières dans son esprit, alors, — les temps seront venus de l’Action ! — Son trône, assis sur la lutte souterraine que je soutiendrai, couvrira l’Italie, et, de là… ce ne sera point la première fois que l’Italie s’étendra sur le globe. Un jour peut-être, grâce à cette femme qui passera inconnue… — Est-ce que la nature n’est pas à qui veut la prendre ?… Qu’est-ce que l’impossible ?

Oui, souvent mes regards ont pénétré les siècles, les climats et les âges ; j’ai vu les pages de l’Ave-