Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/231

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Quel triomphe pour les familles qu’une génération de si haute espérance !

Dieu en soit loué, la santé qui règne dans les amours d’aujourd’hui promet des virilités admirables ; ce sera sans doute comme les pousses de ces végétations luxuriantes des tropiques.

Le jeune homme, un peu déconcerté du demi-jour répandu par la lampe et de l’ameublement du salon, fit quelques pas vers Tullia Fabriana.

— Madame la marquise, dit-il, je me suis constamment rappelé, depuis hier, la permission que vous avez daigné m’accorder…

Et il s’inclina.

Elle lui tendit très-gracieusement, du bout des doigts, la fleur à baiser.

— Asseyez-vous, comte ; vous voyez, je suis seule.

Il s’avança l’un des coussins doubles, de forme et d’ornements arabes, puis il la regarda.

— Le prince a dû partir cette nuit, continua la marquise, mais il vous reste une belle amie, la duchesse d’Esperia. C’est une bien aimable personne, n’est-ce pas, monsieur ?