Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’autrefois, des diverses catastrophes célestes ainsi que de leurs signes et de leur influence sur la pensée humaine et les destins universels.

Un moderne, à l’aspect de pareils vestiges, se dirait simplement, presque malgré lui : — « Nous avons dépassé cela. » — Le sourire et la plaisanterie semi-respectueuse dont il pourrait accompagner sa réflexion, la nuance de hauteur polie et froide qui percerait dans son allure et son débit, trahiraient la conviction de sa supériorité. Cela s’explique. Les esprits anciens étaient, pour la plupart, des esprits à systèmes fixes : ils avaient la ferveur de leur idée. Or, l’irrésolution est l’essence même de l’air que respire notre époque. Les hommes de croyance immuable font l’effet, vis-à-vis de la majorité, de Risibles et d’Insociables. On les évite avec soin. Le sentiment du terme exact est inné aujourd’hui à ce point que le nom de Dieu, par exemple, semble tacitement rayé des conversations et de la philosophie. On le relègue dans les lexiques, les prônes et les livres de piété. Il est même devenu de mauvais goût de le risquer à tout propos comme le faisaient