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en u, qu’après avoir reçu des ordres du poste supérieur. D’ailleurs, en cas de trahison, le poste voûté de l’entresol, ne communiquant pas avec le rez-de-chaussée au niveau de la cour, n’eût pas permis à l’ennemi de s’introduire dans le château, en admettant qu’il fût parvenu à surprendre ce poste. Une fois la ronde entrée par la poterne p, il était nécessaire qu’elle connût les distributions intérieures du château ; car pour parvenir à la cour, il lui fallait suivre à gauche le couloir s, se détourner sous l’aile de l’est, monter par le petit escalier à vis t, passer sur un pont volant assez élevé au-dessus de la cour Q, et se présenter devant la porte X fermée de vantaux et par une herse. Si une troupe ennemie s’introduisait par la poterne p, trois couloirs se présentaient à elle, dont deux, les couloirs r et k, sont des impasses ; elle risquait ainsi de s’égarer et de perdre un temps précieux.

Si les dispositions défensives du château de Pierrefonds n’ont pas la grandeur majestueuse de celles du château de Coucy, elles ne laissent pas d’être combinées avec un art, un soin et une recherche dans les détails, qui prouvent à quel degré de perfection étaient arrivées les constructions des places fortes seigneuriales à la fin du xive siècle, et jusqu’à quel point les châtelains, à cette époque, se tenaient sur leurs gardes.

Les lices E E′ E″ étaient autrefois munies de merlons détruits pour placer du canon à une époque plus récente ; elles dominent l’escarpement naturel, qui est de 20 mètres environ au-dessus du fond du vallon. Au sud de la basse cour, le plateau s’étend de plain-