Page:Viollet-le-Duc - Description du château de Pierrefonds.djvu/22

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donc, à l’époque où ce château fut construit, se considérer comme à l’abri de toute attaque, à moins que le roi n’envoyât une armée de plusieurs mille hommes bloquer la place et faire un siège en règle.

L’artillerie à feu seule devait avoir raison de cette forteresse, et l’expérience prouva que, même devant ce moyen puissant d’attaque, la place était bonne. Henri IV voulut la réduire ; elle était encore entre les mains d’un ligueur nommé Rieux[1]. Le duc d’Épernon se présenta devant Pierrefonds en mars 1591 avec un gros corps d’armée et du canon ; mais il n’y put rien faire et leva le siège après avoir reçu un coup de feu pendant une attaque générale qui fut repoussée par Rieux et quelques centaines de routiers qu’il avait avec lui. Toutefois ce capitaine, surpris avec un petit nombre des siens pendant qu’il faisait le métier de voleur de grand chemin, fut pendu à Noyon, et la place de Pierrefonds, commandée par son lieutenant Antoine de Saint-Chamant, fut de nouveau assiégée par l’armée royale sous les ordres de François des Ursins, qui n’y fit pas mieux que d’Épernon. Une grosse somme d’argent, donnée au commandant de Pierrefonds, fit rentrer enfin cette forteresse dans le domaine royal.

En 1616, le marquis de Cœuvre, capitaine de Pierrefonds, ayant embrassé le parti des mécontents, le cardinal de Richelieu fit décider dans le conseil du roi que la place serait assiégée par le comte d’Auvergne. Cette fois, elle fut attaquée avec méthode et en pro-

  1. Voyez, dans la Satyre Ménippée, le discours de ce partisan.