Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/105

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Ayant contemplé la mort des hyacinthes
Dont la pourpre fraîche assombrit d’un regret
La montagne, j’erre et je pleure en secret
Sur les fleurs éteintes.

Et j’évoque en vain tes prunelles d’ors froids,
Éranna, ton front, Gurinnô triste et tendre,
Tes lèvres, Atthis ! tes seins, Gorgô,… la cendre
Des nuits d’autrefois.

Auprès du foyer et de l’essor des flammes,
Le Soir a versé le repos comme un vin.
Ah ! que ne peut-il, apaisant et divin,
Réunir les âmes ?

Que de souvenirs à la chute du jour !
Songeant aux douleurs qui redoutent l’aurore,
Comment ai-je su garder vivant encore
L’amour de l’amour ?