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LA FUSÉE

Vertigineusement, j’allais vers les Étoiles…
Mon orgueil savourait le triomphe des dieux,
Et mon vol déchirait, nuptial et joyeux,
Les ténèbres d’été, comme de légers voiles…

Dans un fuyant baiser d’hymen, je fus l’amant
De la Nuit aux cheveux mêlés de violettes,
Et les fleurs du tabac m’ouvraient leurs cassolettes
D’ivoire, où tiédissait un souvenir dormant.