Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Le décor de ton rêve est la chambre sereine
Où meurt languissamment le bruit lointain des eaux.
Les souffles de la mer n’ont soulevé qu’à peine
Le soir perpétuel sous l’ombre des rideaux.

Iône ou Viola, ton nom d’Inspiratrice
Évoque les sons d’orgue et les graves couleurs.
Tu pares les jardins, et, comme Béatrice,
Tu sembles émerger d’un nuage de fleurs.

Vers toi le songe pur de mon âme s’élève,
Mon angoisse ne cherche point à s’apaiser,
Car tu m’es inconnue et n’existes qu’en rêve,
Et je n’apprendrai pas le goût de ton baiser.