Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/163

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Elles passent, les yeux vaguement azurés,
Dans l’orgueil virginal de leur beauté première,
Effleurant de leur pas harmonieux les prés
Que leurs blancs vêtements parsèment de lumière.

Et le mouvant miroir de la source confond
Dans un même reflet les larges chevelures…
Les lueurs du couchant se mêlent à leur front :
Mais les baisers sont morts sur leurs lèvres très pures.

Elles ont recueilli la flamme de l’autel
Qui brûle sous les yeux de la chaste Déesse,
Et gardé de l’Amour ce qu’il a d’éternel;
Le divin souvenir, le rêve et la tristesse.