Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/25

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Reine, je t’élevai ce palais, qui reluit,
Du débris d’un vaisseau naufragé dans la nuit.

Les jardins de coraux, d’algues et d’anémones,
N’y défleurissent point au souffle des automnes.

Burlesquement, avec des rires d’arlequins,
Nous irons à cheval sur le dos des requins.

Tes yeux allumeront des torches de phosphore
À travers la pénombre où ne rit point l’aurore.

Je suis l’être qu’hier ton sein nu vint charmer,
Qui ne sut point assez te haïr ni t’aimer,

Que tu mangeas, ainsi que mange ton escorte,
Les crabes dont la faim se repaît de chair morte.