Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome10.djvu/403

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D’un flambeau dans tes mains la flamme étincelante
Apporte un jour nouveau dans mon obscurité ;
Ce n’est point de l’Amour le flambeau redoutable,
C’est celui de la Vérité ;
C’est elle qui t’instruit, et tu la rends aimable.
C’est ainsi qu’auprès de Platon,
Auprès du vieux Anacréon,
Les belles nymphes de la Grèce
Accouraient pour donner leçon
Et de plaisir et de sagesse.

La légende nous a conté
Que l’on vit sainte Thècle, au public exposée,
Suivant partout saint Paul, en homme déguisée,
Braver tous les brocards de la malignité.
Cet exemple de piété
En tout pays fut imité
Chez la révérende prêtrise :
Chacun des pères de l’Église
Eut une femme à son côté.
Il n’est point de François de Sale
Sans une dame de Chantal :
Un dévot peut penser à mal,
Mais ne donne point de scandale.

Bravez donc les discours malins,
Demeurez dans mon ermitage,
Et craignez plus les jeunes saints
Que les fleurettes d’un vieux sage.




ÉPÎTRE CI.


À MADAME DE SAINT-JULIEN.


(1768)


Des contraires bel assemblage,
Vous qui, sous l’air d’un papillon,