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LETTRES SUR ŒDIPE.

aurai la même obligation qu’Escobar eut à Pascal. Cette comparaison me paraît assez juste ; car ma poésie pourrait bien être aussi relâchée que la morale d’Escobar ; et il y a quelques traits dans la satire de ma pièce qui sont peut-être dignes des Lettres provinciales, du moins pour la malignité.

Je reçois une troisième critique[1] : celle-ci est si misérable que je n’en puis moi-même soutenir la lecture. On m’en promet encore deux autres[2]. Voilà bien des ennemis : si je fais encore une tragédie, où fuirai-je[3] ?


  1. Ce doit être la pièce intitulée : Critique de l’Œdipe de M. de Voltaire, par Le G***, Paris, Gandouin, 1719, in-8o, attribuée à Le Gendre, à Le Grand, et à Le Grimarest. Voyez le n° IV de ma note, page 9. (B.)
  2. Il parut plus de cinq critiques d’Œdipe. Voyez ma note, page 9. (B.)
  3. Toutes les éditions données du vivant de l’auteur se terminent ainsi : « .... la lecture. J’en attends encore deux autres ; voilà bien des ennemis. Mais je souhaite donner bientôt une tragédie qui m’en attire encore davantage. » (B.)

    Nota. La lettre du P. Porée, qui, dans beaucoup d’éditions, a été mise à la suite des sept lettres qu’on vient de lire, a été par moi reportée dans la Correspondance, à la date du 7 janvier 1730. (B.)