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une usurpation, une provocation, et l’opinion publique exigea qu’on se vengeât de Sadowa. En outre, le courant d’opinion libérale n’admettait plus l’absolutisme impérial, Napoléon dut faire des concessions, à l’intérieur sa puissance se trouva amoindrie, et un beau jour la nation apprit, de la bouche de ses représentants, qu’elle voulait la guerre avec l’Allemagne !


L’ENTRÉE EN CAMPAGNE


La guerre que la France avait soutenue au delà de l’océan Atlantique[1], en grande partie pour sauvegarder des intérêts financiers, avait coûté des sommes énormes et désagrégé ses forces militaires. On n’était rien moins qu’« archi-prêt[2] » pour une grande guerre, et malgré cela il fallut que la question de la succession au trône d’Espagne et la candidature du prince de Hohenzollern[3] servissent de prétexte. Le 15 juillet, les réserves françaises furent appelées à rejoindre leurs corps et, comme si l’on craignait de perdre une si bonne occasion, quatre jours après, la déclaration de guerre fut remise à Berlin.

Quant aux forces françaises, une division reçut la destination d’observer la frontière espagnole, les troupes absolument indispensables furent laissées en Algérie. Un faible détachement resta à Civita-Vecchia ; Paris et Lyon furent pourvues d’une garnison suffisante. Toutes les autres troupes, au nombre de 332 bataillons, 220 escadrons, 924 pièces de canon, d’un effectif total de 300 000 hommes, en chiffres ronds, formèrent l’Armée du Rhin. Cette ar-

  1. La guerre du Mexique. (N.d.T.)
  2. En français dans le texte. (N.d.T.)
  3. Die spanische Erbfolge dans le texte. (N.d.T.)