Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/111

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BATAILLE DE BEAUMONT. 103 bourg de Mouzon qu’il fallut arracher à l’ennemi, maison · par maison, et l’on occupa le pont sur la Meuse. Les Fran- çais voyant que la retraite leur était coupée attendirent la 8* division qui s’avançait par la vallée de Yoncq et l’ac- cueillirent par un feu très vif, mais celle-ci les refoula _ davantage encore vers la rivière. Les fractions de troupes françaises postées en avant du bois de Givodeau se trouvaient dans une situation tout aussi désespérée; elles furent attaquées par la 7° division et le XlI° corps, et, après une lutte opiniàtre, elles furent dispersées. A la tombée de la nuit, les Français ne résis- taient plus de ce côté-ci de la Meuse. Beaucoup des leurs qui n’avaient pu passer furent faits prisonniers, d’autres se cachèrent dans les fermes ou dans les terrains boisés, ou bien cherchèrent à se sauver à la nage. L Dans cette bataille aussi, les assaillants avaient fait des pertes plus considérables que les défenseurs. L’armée de la Meuse perdit 3500 combattants appartenant en grande majorité au IV° corps. Les Français accusent une perte de 1 000 hommes, mais ce jour-là, et le 31, dans le courant de la matinée, on leur fit 3000 prisonniers, la plupart non blessés; on leur prit 51 bouches à feu, 33 caissons de muni- tions et beaucoup d’autres voitures, et en outre une caisse militaire contenant 150 000 francs. Mais l’essentiel était que par suite de la bataille ils se trouvaient refoulés dans une position extrèmement défavorable. Tandis que le IV° corps avait soutenu presque à. lui seul la lutte dans la journée du 30, la cavalerie saxonne s’était portée en avant, sur la rive droite de la Meuse, et observait l’ennemi vers Mouzon et Carignan. La garde royale attei- gnit Beaumont, le général von der Tann s’était avancé, avec le I" corps bavarois, tout en soutenant de petits enga-