Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/147

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BATAILLE DE NOISSEVILLE. 139 ville, se porta en avant Plus au sud contre ce point, sou- tenue qu’elle était par la Landwehr, et les Français aban- donnèrent le village qui brûlait. Sur la partie nord du front d’attaque le maréchal Canro— bert avait fait mettre en position ses batteries, à 8 heures et demie, à Ghieulles. Leur feu et celui de l’artillerie de la place contraignirent les troupes prussiennes à abandonner Rupigny pour un certain temps; mais peu après elles réoccupèrent ce village. Puis la division Tixier attaqua a deux reprises Failly, mais sans aucun succès. Tout au contraire la 36** brigade (18° division) prit l’ofI’ensive de concert avec la division de réserve et refoula les Français, à 10 heures, au dela du ruisseau de Chieulles. L’ennemi renouvela l’attaque sur Failly; il échoua, l’artillerie prus- sienne le prenant en flanc. Voyant apparaître la 3° brigade prussienne dans son flanc droit, le maréchal Le Bœuf, quoiqu’il pût lui opposer deux divisions encore, crut devoir commencer la retraite. Le maréchal Bazaine en ayant été avisé, donna, a midi, l’ordre de discontinuer le combat sur tous les autres points. Le 31 août, l’armée du Rhin était sortie de Metz forte de 137 000 hommes, auxquels 36000 Prussiens seulement avaient tenu tète. Pour la première fois dans cette bataille, l’o1î`ensive avait été prise parles Français et les Allemands se trouvaient sur la défensive. Ceux-là ne perdirent que 3000 hommes tandis que les pertes des Allemands étaient de 6400. La cause doit en être attribuée à la supériorité du fusil fran- çais. Mais sur tous les points l’artillerie prussienne avait produit un effet décisif; c’est elle qui rendit possible la résistance inébranlable que le général de Manteuffel put opposer aux Français.