Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/16

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fiance dans le commandant suprême des forces allemandes, c’est que, dégarnissant leurs propres pays, ils envoyèrent de leur plein gré leurs contingents rejoindre le gros de l’armée allemande en les plaçant sous les ordres du roi Guillaume.

Du moment que l’entente s’était faite, on put prendre les dispositions qu’elle rendait nécessaires. Pour tous les corps de troupes, on élabora le plan de transports et les tableaux de marches ; on fixa à chacun d’eux le lieu d’embarquement, le jour et l’heure du départ, la durée du voyage, les stations de repos et le point de débarquement. Dans la région où devait avoir lieu la concentration, les cantonnements étaient nettement délimités par corps d’armée et divisions ; l’on avait en outre préparé l’établissement de magasins. Aussi, quand la guerre éclata réellement, il suffit que le roi signât un ordre pour que cette vaste mobilisation suivît son cours, sans que rien vint l’entraver. On n’eut pas besoin de modifier en rien les dispositions qu’on avait prises. On n’eut qu’à exécuter ce qui avait été mûrement pesé et préparé d’avance.

Conformément aux propositions contenues dans un mémoire du grand état-major prussien, l’ensemble des forces allemandes de campagne fut réparti en trois armées distinctes.

La première armée, sous les ordres du général de Steinmetz, ne comprenant pour l’instant que les VIIe et VIIIe corps d’armée et en plus une division de cavalerie, devait former l’aile droite et se concentrer aux environs de Wittlich ; elle présentait un effectif d’à peu près 60 000 hommes.

La deuxième armée, commandée par le prince Frédéric-Charles, et comprenant, en plus de deux divisions