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168 LA GUERRE DE 1870.

répandue dans Strasbourg, mais le général Uhrich n’accéda pas à la requête que lui adressa la population de mettre fin à ses souffrances. La République fut proclamée dans la ville. Le siège durait depuis trente jours ; mais la place était encore amplement pourvue de vivres et d’approvisionnements ; la garnison, n’ayant perdu que 2 500 hommes, ne se trouvait pas sensiblement affaiblie, mais, composée d'éléments les plus divers, on ne pouvait pas l’employer en masse à l’extérieur des ouvrages. Dès le début on avait dû laisser s’approcher tout près le corps d’investissement et l’on n’avait tiré que peu de parti de l’artillerie de la place pendant la période ou dans toute ville assiégée elle al’avantage sur celle de l’assaillant. L’artillerie allemande s’était montrée très supérieure tant par rapport au matériel que pour le bon emploi qu’on en fit. Grace à son efficacité puissante les travaux des pionniers et de l’infanterie étaient poussés avec autant d’audace que de circonspection et sans que rien ait pu les arrêter, on allait atteindre le but qu’on s’était proposé. D’un moment à l’autre on allait procéder à l’assaut du corps de place. La ville n’avait aucun espoir d’être débloquée. Le 27 septembre, à 5 heures du soir, le drapeau blanc fut hissé à la flèche de la cathédrale; les batteries allemandes cessèrent le feu ; on arrêta les travaux de sape. La capitulation fut signée dans la nuit suivante, à 2 heures du matin, à Königshofen, aux conditions de Sedan. 500 officiers et 17 000 hommes étaient prisonniers de guerre. On accordait aux premiers la faculté de se retirer sur parole. Les gardes nationaux et les francs—tireurs furent également renvoyés dans leurs foyers après qu’on les eut désarmés et qu'ils eurent pris l’engagement de ne plus se livrer à des actes d’hostilité. Le butin fait par les Allemands était