H2 LA GUERRE DE 1870. Le quartier général du roi et celui de la troisième armée furent établis à Versailles, tandis que celui de l’armée de la Meuse se trouvait à Vert-Galant. On établit des ponts en grand nombre afin d’assurer les communications entre toutes les fractions de l’armée; on organisa le service télé- graphique et un système de fanaux gràce auxquels onpou- · vait les rassembler dans le plus bref délai possible. En outre, on choisit les points les plus favorables pour y éta- blir des postes d’observation destinés à suivre tous les · mouvements de l’ennemi. Les abris pour les troupes ne faisaient pas défaut, dans toutes les localités les maisons étaient vides. Par contre, le service du ravitaillement présentait de grandes difficultés. · Les habitants en prenant la fuite avaient emmené leurs bestiaux après avoir détruit leurs provisions; seules les caves à vin, à ce qu’il semblait, recelaient des réserves inépuisables. Pendant les premiers jours de l’investisse- ment ilfallut faire vivre l’armée tout entière avec les pro- visions qu’amenaient les colonnes de vivres; mais bientôt la cavalerie en fournit en grande quantité. Payant de bons prix et observant une discipline sévère, elle trouvait tou- jours a en acheter. Seules, les troupes placées aux avant- lignes bivouaquaient ou se construisaient des baraques dont un grand nombre, à la vérité, se trouvaient dans la zone battue par l’artillerie de la place, quelques-unes même à portée de fusil de l’ennemi. C’est ainsi que, aux alentours de Saint·Cloud, pas un soldat ne pouvait se montrer sans étre immédiatement fusillé de derrière les persiennes des maisons situées en face. Sur_ ce point les grand`gardes n’étaient relevées que de nuit, et quelquefois on ne procédait à la relève que tous les deux ou trois jours; les postes des Bavarois au Moulin de la Tour étaient
