Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/195

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PRISE DE CHATEAUDUN. 187 Les armements avaient été poussés avec le méme zèle dans la région du Nord, en Picardie et en Normandie. La division de cavalerie saxonne, soutenue par des fractions de l’armée de la Meuse, avait,·dans la première quinzaine d’octobre, refoulé les francs-tireurs et les gardes 'mobiles depuis l’0ise et l’Epte jusque vers Amiens, et fait quelques centaines de prisonniers. Mais, sans cesse, de nouvelles bandes revenaient a la charge; il fallut les attaquer à Bre- teuil, Montdidier et Etrepagny, si bien que, peu à peu, il y eut dans ces parages 11 bataillons, 24 escadrons, 4batteries, occupésà couvrir les corps d’investissement. M ais,vers la fîn du mois, des troupes françaises, opérant d’après un plan net- tement défini, attaquèrent en si grand nombre les détachel ments allemands, que ceux-ci, 'pour le moment, durent se borner a rester sur la défensive et à tenirla ligne de l’Epte. Au sud-est egalement, les francs-tireurs ouvraient les hostilités depuis la forêt de Fontainebleau, en particulier contre les détachements de cavalerie chargés de faire des réquisitions, et depuis Nangis ils mettaient obstacle au transport des pièces de siège. Un détachement wurtember geois peu considérable occupa Montereau, ou l’ennemi avait établi des barricades qu’il ne défendit point; les ha- bitants déposèrent les armes et le détachement continua sa marche sur Nogent, ou étaient postées de fortes fractions de gardes mobiles. Après avoir ouvert une brèche dans le mur du cimetière, les Wurtembergeois pénetrèrent dans la ville, quoiqu’on les accueillît par un feu très vif. A l’inté- I rieur, les Français opposerent une résistance vigoureuse, mais finalement ils se retirèrent sur Troyes, en laissant dans la ville 600 des leurs, blessés ou tués. La petite co- lonne mobile rejoignit sa division, après avoir parcouru une distance de 205 kilometres en six jours.