Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/213

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OPERATIONS DU XIV¤ CORPS. 205 nemi dut faire sa retraite dans deux directions différentes, sur Rambervillers et Bruyères. Les Allemands avaient perdu 400 hommes, et les Français 1400. Le détachement badois bivouaqua sur le champ de bataille, et pénétra le lendemain dans Saint-Dié que l’ennemi avait évacué. En effet, le général Cambriels avait massé toutes les forces disponibles dans des positions retranchées, à Bruyères. Le ll octobre, les brigades badoises les attei- gnirent; elles débusquèrent les gardes mobiles et les corps francs des localités situées en avant de Bruyères, gravirent les hauteurs qui s’élèvent à droite et à gauche de la loca- lité, et en forcèrent l’entrée sans subir de grandes pertes. Les Français battirent en retraite dans la direction du sud, sur Remiremont. Malgré sa grande supériorité numérique, l’ennemi n’avait opposé aux Allemands qu’une faible résistance, ce qui tit supposer au général de Werder qu’il ne lui tiendrait plus guère tète tant qu’il se trouverait au nord de Besançon. Aussi retira-t-il, peut-être un peu prématurément, l’ordre qu’il avait donné de continuer la poursuite. Il concentra ses forces autour d’Épinal, dont il prit possession après un engagement sans conséquence. De ce point, il organisa une route militaire et une ligne télégraphique le mettant en communication avec Lunéville et Nancy; ily établit des magasins et attira a lui les convois qui avaient suivi le corps d’armée en passant par Blamont et Baccarat. Par contre, le chemin de fer qui longe la Moselle ayant été détruit par l’ennemi, on ne put pas le remettre immédia- tement en état, et, pendant un laps de temps assez long, il fut impossible de s’en servir. Le général de Werder voulut alors, conformément à l`ordre qui lui avait été donné le 30 septembre, se porter