Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PRISE DE VERDUN. 215 - PRISE DE VERDUN 9 novembre. — Cette place aussi était, grace a ses murs élevés et a ses profonds fossés remplis d’eau,,ab- solument en état de résister à un assaut. Par contre, elle était entourée et commandée de toutes parts par des hau- teurs, au pied desquelles se trouvaient des villages et des vignobles permettant à l’assiegeant de s’approcher de très près des ouvrages extérieurs. La place était armée de 140 pièces et suffisamment pour- vue de vivres. Le chiffre de la garnison s’était peu à peu élevé, de façon à atteindre 6000 hommes, grace à l’arrivée de prisonniers qui s’étaient échappés. On avait tenté une première fois de bombarder la ville avec de l’artillerie de campagne; mais le résultat avait été nul. Pendant un temps assez long, Verdun avait simple- ment été observé par la cavalerie et, plus tard,par de fai- bles détachements mixtes. Dans les derniers jours de sep- tembre, le 65° régiment et 12 compagnies de Landwehr se réunirent, sous les ordres du général de Gayl, devant le front est de la place; mais le 9 octobre seulement, 2 compagnies d’artillerie de forteresse y arrivaient avec des pièces françaises de gros calibre, provenant de Toul et de Sedan. L’infanterie s’avança alors jusqu’a quelques cen- taines de pas du front ouest et nord de la place et s’y éta- blit solidement. Protégé par elle, on commença, dans la soirée du 12 octobre, à construire les emplacements. Le sol était détrempé par la pluie, le roc se trouvait être presque à jour; aussi les travailleurs eurent-ils à lutter avec les plus grandes difficultés: 52 pièces n’en purent pas